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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/167

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– As-tu fait des démarches pour te caser ?

– De nombreuses démarches, toutes infructueuses, et en désespoir de cause je viens te trouver.

– C’est ce qu’il aurait fallu faire tout d’abord. Dès demain, je m’occuperai de toi et d’une façon sérieuse. Que penserais-tu de la situation de directeur dans une grande usine ?

– Cela dépasserait toutes mes espérances.

– Eh bien, j’ai l’espoir d’obtenir pour toi cet emploi. Voici comment : un ingénieur-mécanicien français, qui a réalisé une grande fortune à New York, vient de s’installer dans la mère patrie avec l’intention d’y créer des ateliers semblables à ceux qu’il possédait aux États-Unis. Cet ingénieur est mon client. Je viens d’avoir la chance de lui rendre un très important service ; j’ai donc le droit incontestable de lui demander une faveur. Je t’assure que ton engagement bien en règle sera signé par le grand inventeur qui se nomme Paul Harmant.

– Serait-il l’associé de James Mortimer, de New York ?

– Lui-même… Je vois que son nom t’était connu.

– Qui ne connaît ce nom ? C’est à Paul Harmant que l’industriel doit les machines à coudre silencieuses, et la machine à guillocher perfectionnée dont mon père qui lui aussi était un inventeur, avait eu autrefois l’idée, m’a dit ma tante…

– Eh bien, tu deviendras le bras droit d’un homme de talent… dit Georges ; mais pas un mot à qui que ce soit de notre entretien et de ma promesse. Laisse-moi agir… Tu sais que tu dînes avec nous ?

– Mais… commença Lucien.

– Oh ! point d’excuses ! interrompit Georges ! je te préviens que je n’en accepterai aucune, même celle du travail pressé. »

Georges frappa sur un timbre. La vieille servante apparut.

« Un couvert de plus, Madeleine », lui dit le jeune avocat.

Madeleine sortit et l’entretien se renoua.

« Vous disiez, monsieur, que votre père était un inven-