plissa, en même temps qu’une pensée soudaine traversait son cerveau. Il tremblait de comprendre la cause des larmes de la jeune malade, mais il se raidit contre la douleur.
« Allons déjeuner, mignonne », fit-il.
Le soir, le jeune homme alla rendre compte du résultat de ses démarches à M. Georges Darier, puis à sa fiancée Lucie que sa longue absence pouvait inquiéter.
Jeanne Fortier, la porteuse de pain, se trouvait auprès d’elle.
Une heure auparavant, l’évadée de Clermont était venue frapper à la porte de l’ouvrière. Elle avait sous le bras un petit paquet.
« Tiens, c’est vous, maman Lison ! fit la fiancée de Lucien en voyant la brave femme. J’espère que vous ne venez pas m’apporter ce soir mon pain de demain matin ?
– Non, ma chère mignonne demoiselle… répondit Jeanne. Je viens vous demander un service.
– Eh bien, asseyez-vous là, en face de moi, pendant que je travaille à cette robe et dites-moi de quoi il s’agit. »
Jeanne prit un siège et s’installa près de la jeune fille qu’elle enveloppait d’un regard attendri et charmé.
« Voici ce que c’est, mademoiselle Lucie… Tantôt j’ai passé devant un grand magasin. Il y avait, à l’étalage, des marchandises à très bon marché. Je me suis laissée tenter et j’ai acheté un coupon d’étoffe presque pour rien.
– C’est une robe que vous voulez me donner à faire ?
– Oui, mademoiselle Lucie, si vous êtes assez bonne pour me rendre ce service.
– Bien sûr ! Vous m’apporterez le coupon ?
– Le voici.
– Je vais terminer cet assemblage et je vous prendrai mesure. Avez-vous le temps d’attendre un peu ?…
– Oh ! que oui ! Ma seconde tournée est finie. »
Lucie faisait courir son aiguille avec une vivacité