VIII
Jeanne, en sortant de chez le jeune avocat, semblait de nouveau frappée de folie.
« Ce Paul Harmant m’a devinée, se disait-elle, tout en courant, et sans l’intervention de ce loyal jeune homme, il me livrait… Oh ! ce Paul Harmant, que va-t-il faire à présent ? Donner des indications à la police, qui bien vite découvrira ma retraite, et je serai prise !
« Que décider ? Quel parti prendre ? Je ne puis cependant pas abandonner ma fille, la laisser seule, malade et désespérée… Eh bien, je m’abandonne ! Je retourne auprès de ma fille. C’est là qu’on viendra m’arrêter. »
Jeanne trouva la convalescente un peu moins faible, et la malheureuse mère eut le courage de montrer à sa fille un visage souriant.
« Maman Lison, demanda la jeune fille, est-ce que vous avez pensé à voir M. Darier comme vous comptiez le faire ?
– Oui, et je l’ai vu ce matin même…
– Que vous a-t-il dit ?…
– Que ceux qui s’acharnaient à vous persécuter étaient de véritables monstres, mais que la loi ne punit pas les infâmes qui reprochent à une fille la honte de sa mère. »
Lucie sentit ses yeux se remplir de larmes.