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la chastelaine

Et se g’i ai fet mon domage,
Ne m’en blasmez, por saint Remi ;
Se j’ai fet ma foliete.
265Nus n’en aura pis de mi.


» De mi ne cuit-je qu’il ait homme
Qui soit mananz de si à Romme
A cui il soit pis avenu ;
Mès[1] encor m’a Diex secoru,
270Quant revenuz sui en meson ;
S’en doi bien dire par réson
Les vers que j’ai tant violé :
J’ai trové le ni de pie ;
Mais lipiot n’i sont mie,
275Il s’en sont trestuit volé.


» Volé en sont tuit li piot,
C’est-à-dire que tel i ot,
Mien escient, qui les en porte. »
Ainsi se plaint et desconforte
280Li vilains. Or m’en partirai ;
De la pucèle vous dirai,
Qui chantoit de cuer liement :
« Jolietement m’en vois,
Jolietement.


285» Jolietement m’i demaine
Bone amor qui n’est pas vilaine,
Qui du vilain m’a délivrée :
Or sui venue en la contrée
Dont mes amis m’a fet douaire ;

  1. 269 — Mais, lisez Mès.