Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
382
fabliau xxiv

Quar, se je puis, bien en irez. »
A tant se liève, si s’en part
Hersens[1], qui auques savoit d’art ;
385Samblant fet qu’ele soit irée,
A haute voiz[2] s’est escriée :
« Fil à putain, garçon, bouvier,
Que querez-vous ? Alez couchier,
Alez couchier, à pute estraine ;
390Come a or emploie sa paine
Ma dame, qui tant bien vous fet !
Moult dit bien voir qui ce retret :
Qui vilain fet honor ne bien,
Celui het-il sor toute rien ;
395Tel loier a qui ce encharge.
Ma dame n’a soing de hontage,
Ainz est certes moult bone dame ;
Bon renon a de preude fame.
Et vous li fètes tel anui.
400Mès, se j’estoie com de i,
Céenz n’auriez oés ne frommage
S’auriez restoré le domage ;
Des pois mengerez et du pain ;
Bien vous noma à droit vilain
405Cil qui premiers noma vo non,
Par droit avez vilain à non,
Quar vilain vient de vilonie.
Que querez-vous, gent esbabie ?
Que menez-vous tel mariment ? »
410Quant li bouvier oient Hersent
Et il entendent la manace[3],

  1. 384 — Hersent, lisez Hersens.
  2. 386 — voix, lisez voiz.
  3. 411 — menace, lisez manace.