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XXV

LA SAINERESSE.

Man. F. Fr. 837, fol. 211 vo à 212 vo.[1]

1
D’un borgois vous acont la vie,
Qui se vanta de grant folie
Que fame nel[2] poroit bouler.
Sa fame en a oï parler ;
5Si en parla privéement,
Et en jura un serement
Qu’ele le fera mençongier,
Jà tant ne s’i saura gueter.
.I. jor erent en lor meson
10La gentil dame et le preudon ;
En un banc sistrent lez à lez ;
N’i furent guères demorez,
Ez-vos un pautonier à l’uis
Moult cointe et noble, et sambloit plus
15Fame que home la moitié,
Vestu d’un chainsse deliié[3],
D’une guimple bien safrenée,
Et vint menant moult grant posnée ;
Ventouses porte à ventouser,
20Et vait le borgois saluer
En mi l’aire de sa meson.

  1. XXV. — La Saineresse, p. 289.

    Publié par Barbazan, III, 149 ; par Méon, III, 451-454 ; et donné en extrait par Legrand d’Aussy, IV, 308-309, sous le titre « De la femme qui se fit saigner ».


  2. Vers 3 — n’el, lisez nel.
  3. 16 — deslié, lisez deliié.