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fabliau iii

Ne nul plus prochain oir de vous ;
410Ce set on bien tout à estrous
Que tout ert vostre après sa fin ;
Plus de .LX. mars d’or fin
Vaut ses trésors avoec sa rente.
Or i alez sans nule atente ;
415Viex est et frailes, ce savez ;
Dites lui bien que vous avez
Tel parole à mon père prise,
Que jà ne sera à chief mise
Se il ne s’en veut[1] entremetre ;
420Mès, se il vous voloit prometre[2]
.CCC. livrées de sa terre,
Et mon père venist requerre
Icest afère, qui molt l’aime,
Li uns l’autre preudomme claime,
425Vos oncles tient mon père à sage ;
Ancien sont, de grant aage,
Li uns croit l’autre durement,
Et se voz oncle bonement
Voloit tant por vostre amor fère
430Qu’à ce le péussiez atrère
Que tant du sien vous proméist,
Et qu’il à mon père déist :
« Mon neveu erent délivrées
« De ma terre .CCC. livrées
435« Por vostre fille qu’il aura, »
Li mariages bien sera.
Je croi bien qu’il otrieroit
Quant si vostre oncles[3] li diroit ;

  1. 419 — vuet, lisez veut.
  2. 420 — promettre, lisez prometre.
  3. 438 — oncle, lisez oncles.