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fabliau iii

En l’amor au bon bacheler
650Qu’à grant peine s’en puet celer
Ce qu’ele pensse envers nului,
Et autrement rehet celui
A cui son père l’a donée.
Estre cuide mal assenée,
655Que molt est viex, de grant aage ;
Si a froncié tout le visage.
Et les iex rouges et mauvais ;
De Chaalons dusqu’à Biauvais
N’avoit chevalier en toz sens
660Plus viel de lui, ne jusqu’à Sens
N’avoit plus riche, ce dist-on ;
Mes à cuivert et à felon
Le tenoit on en la contrée ;
Et cele estoit si enflambée
665De grant biauté et de valor,
C’on ne savoit si bele oissor.
Ne si cortoise ne si franche
Dedenz la corone de France.
Mès diverse ert la partéure,
670D’une part clère, d’autre obscure ;
N’a point d’oscur en la clarté,
Ne point de cler en l’oscurté.
Molt s’amast miex en autre point
Cele qui amors grieve et point.
675Et cil qui plevie l’avoit,
Et qui de li grant joie avoit,
A bien devisé son afère
Et pris terme des noces fère,