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Que tu m’eüsses ainsi[2] morte. »
Ainsi la dame se conforte,
Qui ore[3] demenoit tel dol.
Por ce tieng je celui à[4] fol
Qui trop met en fame sa cure[5] ;
Fame[6] est de trop foible nature,
De noient rit, de noient pleure,
Fame aime et het en trop poi[7] d’eure ;
Tost est ses[8] talenz remuez :
Qui fame croit, si est desvés[9].
- ↑ 110 — C, D, Ençois i mouroies tu touz.
- ↑ 111 — C, ainsi m’eüsses.
- ↑ 113 — ore. C, D, or. — tel. C, D, si grant. — dot. B, D, duel.
- ↑ 114 — celui à. C, l’ome pour.
- ↑ 115 — sa cure. C, son cueur. — Après ce vers, C en ajoute un autre :
Car tost à l’oume gite pleur,
ce qui fait que l’on a dans ce ms., après ce vers, trois vers de suite ayant des rimes en ure ou eure.
- ↑ 116 — C, Dame. — D, Que trop est de.
- ↑ 118 — trop poi. C, D, petit. — « trop » manque B.
- ↑ 119 — est ses. C, D, li est. — remuez. D, remeüz.
- ↑ 120 — A, si est dervès. C, il est dervés. D, s’est deceüz. — Après ce vers, D ajoute :
Que onques nus en la contrée
Ne vit nule si esprovée
Con ceste fu qui cest duel fist ;
Et après en joa et rist.
Ce fenist de la boene fame
Qui fu fotue, ce me sanble,
Sor la fosse de son mari :
Mal marier se fait ensi.
Ci vos en lairon sanz plus dire,
Des exanples est cist lo mire.
L’histoire de la Matrone d’Éphèse, d’origine sans doute milésienne, se retrouve dans toutes les littératures, depuis Pétrone jusqu’à La Fontaine. Aussi ne pouvons-nous mieux faire que de renvoyer, pour les différentes versions de ce conte, à l’article de M. d’Ancona sur les sources du Novellino (Romania, III, 175-176).