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fabliau lxxiii

S’en aurai ja au mains plain pot. »
Druin hucha quanqu’elle pot
Et li dist : « Va nous aporter
Pour nos testes reconforter
85De la garnache .III. chopines,
Et de tost revenir ne fines.
S’aporte gauffres et oublées,
Fromage et amandes pelées,
Poires, espices et des nois,
90Tant, pour florins et gros tornois,
Que nous en aions à plenté. »
Cilz i court, et elle a chanté
Par mignotise .I. chant nouvel :
Commere, menons bon revel ;[1]
95Tiens vilains l’escot paiera,
Qui ja du vin n’ensaiera. »

Ainssi chascune se déporte.
Et Druins le fort vin aporte,
Qui fu par les henas versez.
100« Commere, or en bevons assez, »
Dist Maroie à[2] dame Fresens,
« Car c’est vins, pour garder le sens,
Mieudres assez que li françois. »
Lors but chascune, mais, ançois
105C’on eüst tornées ses mains,
C’une plus que li autres mains,
Fu tous lapez et engloutis.
« Cis pochonnez est[3] trop petis »,
Dist Maroie, « par saint Vincent ;
110Pour boire le quartier d’un cent

  1. 94-96 — Ces trois vers sont le commencement d’une chanson qui ne nous est pas connue.
  2. 101 — * à ; ms., et.
  3. 108 — * est ; ms., sont.