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fabliau lxxxiii

Se il puet, qu’il li vodra vendre,
110Et il li vendi bien au rendre.
Porpenceiz c’est que il fera,
Et comment il li rendera.
Por li rendre la felonie,
Fist en la pel la vilonie,
115Vos savez bien ce que vuet dire.
Arier vint, et li dist : « Biau sire,
Se ci a riens, si le preneiz.
— Or, as tu dit que bien seneiz.
Oïl, foi que doi Notre Dame,
120Je cuit c’est la coiffe ma famé.
Ou sa toaille, ou son chapel ;
Je ne t’ai donei que la pel. »
Lors a boutei sa main dedens ;
Eiz vos l’escuier qui ot gans,
125Qui furent punais et puerri,
Et de l’ouvrage maistre Horri[1].
Ensi fu .II. fois conciliez ;
Dou menestreil fu espiez,
Et dou lievre fu mal bailliz
130Que ces chevaus l’en fu failliz.
Rutebuez dit, bien m’en souvient :
Qui harat quiert, baraz li vient.

Explicit.

  1. 126 — « Maistre Horri », auquel Rutebeuf fait encore allusion dans sa Complainte, est sans doute ce qu’Ach. Jubinal en a fait (I, 19). Les fosses d’aisance, et par suite les vidanges, étaient choses connues au moyen âge (Cf. A. Giry, Histoire de Saint-Omer, 262).

    Nous retrouvons quelques ressemblances avec ce fabliau dans le conte 75e (p. 192) des Contes secrets russes (voy. p. 334-335). Il s’agit d’une mésaventure dans le genre de celle qui arrive à Guillaume.