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fabliau lxxxiv

Vilains et^[1] de mauves afere ;
Ne pot à els nul marchié fere ;
Povrement sa voie emploia,
Onques denier n’i emploia ;
25Après espars marchié s’en torne,
De tost aler^[2] mout bien s’atorne ;
Son sorcot^[3] porte sor s’espée,
Quar près^[4] estoit de la vesprée.
Oiez comment il esploita :
30Droit à Bailluel^[5] li anuita ;
En mi voie^[6] de son manoir,
Quar tart estoit^[7], si fist mout noir,
Penssa^[8] c’ui mais avant n’ira.
En la vile herbregera^[9] ;
35Forment^[10] doute la male gent
Que ne li^[11] toillent son argent.
Dont il avoit à grant foison.
A l’entrée^[12] d’une meson
Trueve^[13] une povre fame estant.
40Il la salue et^[14] dist itant :
« A il en ceste vile à vendre
Riens nule où l’en peüst^[15] despendre
Le sien, por son cors aaisier.
C’onques^[16] n’amai autrui dangier ? »
45La bone fame li respont :
« Sire, par Dieu qui fit le mont.^[17]
Ce dist mes barons^[18], sire Mile,
De vin n’a point en ceste vile.
Fors noz prestres sire Gautiers ;
50A .II. toniaus sor ses chantiers^[19]

1. 21 — B, Felons et. — C, Et cuvers et de pute.
2. 26 — B, De to(r)st errer. — C, De bien errer sa voie atourne.
3. 27 — B, C, Se cape. — sor. C, sus.
4. 28 — B, C, Et près.
5. 30 — « Bailleul » dans la Flandre française est souvent cité par les trouvères de cette région. Nous avons un fabliau qui porte le titre de « Vilain de Bailleul ».
6. 31 — A, voies.
7. 32 — B, C, il vespre fu. — C, et mout fist noir.
8. 33 — C, Pense. — c’ui mais. A, soi plus.
9. 34 — B, C, Mais… remanra.
10. 35 — B, Molt. C, Qu’il. — B, C, redoute.
11. 36 — C, Qu’il ne. — B, C’on ne li toille.
12. 38 — B, En l’entrée.
13. 39 — B, Vit. C, Ot.
14. 40 — B, Si li demanda et. C, Il li demande et li. — B, C, dist tant.
15. 42 — B, Nule riens où on puist. C, Riens nulle c’on puisse.
16. 44 — C, Onques.
17. 46 — B, C, Sire, par tous les sains du mont.
18. 47 — A, mon baron. C, mes maris.
19. 50 — B, .II. touniaus en a tous entiers.