Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/69

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du prestre et des .ii. ribaus

Estoient li dui compaignon,
Quar, s’il eussent .I. paignon,
Si le vendissent il ainçois
.I. alemant ou .I. françois,
25S’en mi lor chemin l’encontraissent,
Por metre au geu qu’il en goustaissent.
De lor aferes dire doi.
.I. jor s’en alerent andoi
Tout lor chemin grant et plenier,
30Thibaus en apela Renier
Et li dist : « Tu ne sez, compaing,
Que je fis ersoir biau gaaing
A Briset, le frere Chapel ?
Onques ne li remest drapel
35Que tout ne perdist sanz recul
Comme les braies de son cul.
— Non, por saint Jaque de Galisce.
— Si fet il molt plus de malisce
Que ribaus que je veïsse onques.
40— Et[1] comment le cunchias tu donques ? »
Fet Reniers ; « il est si repoins.
— J’ai », fet Thibaus, « uns dez mespoins.
Qui tuit sont de .II. et de troies,
Que j’aportai l’autrier de Troies[2],
45Dont j’ai mon ribaut desgagié.
— Ne doivent pas estre engagié »,
Fet Reniers, « quant il sont si fet.
— Non certes, plus de bien m’ont fet
Qu’en aient trestuit mi parant,
50Quar il me voient mal parant,

  1. LXII. — Du Prestre et des .II. Ribaus, p. 58.
    [Lisez fol. 235 ro à 236 ro.]

    Analysé par Legrand d’Aussy, III, 137-140.


    Vers 40 — « Et » manque dans le ms.

  2. 44 — Troyes était le lieu de foires bien connues au moyen âge. C’est là que se passe une partie de l’action de Pleine Bourse de Sens (p. 89).