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du prestre et des .ii. ribaus

Hoche le dé, ne laisse[1] mie.
— Certes, sire, n’en sai demie,
Quar onques de ce riens n’apris. »
Les dez ainz que l’argent a pris,
145Si les estrique, puis li change ;
Le geu croist toz dis et engrange.
« Hasart, Diex ! » fet il, « j’ai là sis.
— Va, si te pent, tu l’as assis,
Je ne t’en paierai ja point,
150Je cuit que ce sont dé mespoint,
Dont tu ici quingné le m’as.
— Non sont, sire, par saint Thomas. »
Si l’en remoustre une autre pere,
Et li chapelains les apere,
155Si les trueve quarrez et droiz.
« Par le cul Dieu », fet il, « c’est droiz ;
Je l’ai perdu, ce m’est avis ;
Or est toz mès argenz ravis
Que plus n’en ai petit ne grande.
160Encore l’oi je orains d’offrande :
Si ne l’aurai de qoi secorre
S’au geu ne faz mon cheval corre ;
Mès certes ainçois li metra je
Que je mon argent ne ratra je.
165Getez aval, .XII. en i voist ! »
Et cil, qui bien les dez connoist,
Tient tout, ne va rien refusant.
Que vous iroie je plus contant ?
Si bien fu esforciez li jus
170Que li prestres a tout mis jus :

  1. 141 — * laisse ; ms., lassie.