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LXIV

DES .III. MESCHINES

Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837,
fol. 196 ro à 197 ro.[1]

1
Or escoutez une aventure
Et puis si en dites droiture.
A Brilli[2] ot ja .III. meschines,
Ne sai comme eles erent fines,
5Ne sai s’erent sages ou foies,
Mès mout hantoient ces caroles,
Et volentiers se cointissoient
A lor pooir et s’acesmoient.
L’une ert Brunatin apelée,
10L’autre Agace, l’autre Suerée.
.I. jor tindrent lor parlement
D’atruper lor acesmement
Por une grant place aramie
Qui fu criée et aatie
15De Boudet et de Jovincel,[3]
En ces chans vers Buesemoncel[4].
« Certes, » dit Suerée à Agace,
« Tel poudre sai, qui en sa face
L’auroit mise .I. poi destrempée,
20Que tantost seroit colorée :

  1. LXIV. — Des .III. Meschines, p. 76.

    Publié par Barbazan, III, 142, et par Méon, III, 446-451.


  2. Vers 3 — « Brilli », que nous n’avons pu identifier, est certainement tout près de Rouen, comme le prouve la facilité avec laquelle une des meschines se rend à la grande ville et en revient.
  3. 15 — Ces noms de trouvères nous sont inconnus.
  4. 16 — « Buesemoncel ». Nous ne pouvons identifier ce nom de lieu, non plus que Brilli.