Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/89

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des .iii. meschines

Et quant ele est par vous cheüe,
Je di qu’ele est vostre perdue :
Si covient que vous la rendez. »
Dist Brunatin : « Or entendez,
85Vostre cul est si près du con
Que il n’est sages ne bricon
Qui i veïst à paine marche,
Ce samble le cop d’une hache
Qui à .I. roont trou s’aboute,
90Et vez ci ma reson trestoute :
Comment que je le test tenisse,
Jamès la poudre ne perdisse
Se ne fust vostre souflerie,
Et quant vous l’avez hors jalie,
95Je di que vous la devez rendre.
— S’en oserai bien droit atendre
Et en romanz et en latin.
— Bien puet estre, » dist Brunatin,
« Mès quant vous ice saviiez
100Que vous au pissier[1] poirriiez.
Que doit que vous ne le deïstes ?
Si fussiez du domage quites.
S’eüssiez dit vostre maniere
J’eüsse tret le test arriere,
105Mès vous nous avez deceües
Et toutes nos colors perdues.
Et vilainement hors souflées :
S’en devez rendre les denrées.
— Cest contens n’est ne bon ne gent :
110Metons nous en sus bone gent. »

  1. 100 — * pissier ; ms., pissiez.