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Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/154

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VOYAGES

ledit jour 18e. juſques au 27e. de Septembre. M. de Montaigne beut onze matinées de ladite eau, neuf verres huit jours, & ſept verres trois jours, & ſe beîgna cinq fois[1]. Il trouva l’eau ayſée à boire & la randoit tous-jours avant diſner. Il ny connut nul autre effet que d’uriner. L’appetit, il l’eut bon ; le ſommeil, le ventre, rien de ſon eſtat ordinaire ne s’empira par cette potion. Le ſixieme jour il eut la colicque très vehemente, & plus que les ſiennes ordineres, & l’eut au coſté droit, où il n’avoit jamais ſenty de doleur q’une bien legicre à Arſac, ſans opération. Cette ci lui dura quattre heures, & en ſentit evidemment l’operation & l’ecoulement de la pierre par les ureteres & bas du ventre.

  1. Montaigne étoit devenu fort ſujet à la colique néphrétique & à la gravelle, par la libéralité des ans, comme il dit : Eſſais, liv. 2, ch. 37. Il eſtimoit le bain très-ſalubre.