Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/221

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M. de Montaigne s’avisa qu’aucuns Calvinistes l’avoint averty en chemein, que les Lutériens mesloint aux antiennes opinions de Martin, plusieurs erreurs estranges, come l’Ubiquisme, maintenant le corps de Jesus-Christ éstre partout com’en l’hostie ; par où ils tomboint en mesme inconveniant de Zuingle, quoi que ce fût par diverses voïes : l’un par trop espargner la presance du corps, l’autre pour la trop prodiguer (car à ce conte le sacremant n’avoit nul priviliege sur le corps de l’Eglise, ou assemblée de trois homes de bien) ; & que leur principaux argumans estoint que la divinité estoit inseparable du corps, par quoi la divinité estant partout, que le corps l’estoit aussi. Secondemant, que Jesus-Christ devant estre tous-jours à la dextre du père, il estait par-tout, d’autant que la dextre de Dieu, qui est sa puissance