Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/225

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failli à en avoir pour lui en faire des rideaus au lict ; & si une serviette ne lui suffisoit, on lui en changeoit à plusieurs fois. En cette Ville, il y a tel Marchand qui faict traficque de cant mille florins de toiles. M. de Montaigne, au partir de Constance, fût alé à ce canton de Souisse, d’où viennent les toiles à toute la Crestienté, sans ce que, pour revenir à Linde, il y avoit pour quatre ou cinq heures de traject du lac. Cete Ville est Luterienne, & ce qu’il y a d’estrange, c’est que, com’à Isne, & là aussi l’Eglise catholique y est servie très-solemnellement : car le lendemein qui fut jeudy matin, un jour ouvrier, la messe se disoit en l’Abbaye hors la Ville, com’elle se dict à Notre