Aller au contenu

Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chaque lict qui pandent là à tout des gons, & se haussent & baissent, come on veut. Les pieds des licts sont élevés de deux ou trois pieds au dessus du corps du lict, & souvent au niveau du chevet, le bois en est fort beau & labouré ; mais notre noyer surpasse de beaucoup leur sapin. Ils servoint là aussi les assietes d’estein très luisantes, au dessous de celes de bois par dedein ; ils metent souvent contre la paroy, à côté des licts, du linge & des rideaus, pour qu’on ne salisse leur muraile en crachant. Les Alemans sont fort amoureux d’armoiries ; car en tous les logis, il en est une miliasse que les passans jantils-homes du païs y laissent par les parois, & toutes leurs vitres en sont fournies. L’ordre du service y change souvent ; ici les ecrevilles furent servies les premieres, qui partout ailleurs se servoint