Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En Allemaigne je remarquois que chacun porte espée au costé, jusques aus maneuvres. Aus terres de cette Seigneurie, tout au rebours, personne n’en porte. Dimenche après disner, 13 de Novembre, nous en partimes pour voir des beins, qu’il y avoit sur la mein droite. Il (Montaigne) tira droit à Abano. C’est un petit village près du pied des montaignes, au dessus duquel, trois ou quatre cent pas, il y a un lieu un peu soublevé, pierreux. Ce haut qui est fort spacieus, a plusieurs surjons de fontenes chaudes & bouillantes qui sortent du rochier. Elles sont trop chaudes entour leur source pour s’y beigner, & encore plus pour en boire. La trace autour de leur cours est toute grise, come de la cendre bruslée. Elles laissent force excremans qui sont