Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/338

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De Abano, nous passames à un lieu nommé S. (San) Pietro, (lieu) bas, & avions toujours les montaignes à notre main droite, fort voisines. C’est un païs de preries & pascages qui est de mêmes tout en fumée en divers lieus de ces eaus chaudes, les unes brûlantes, les autres tiedes, autres froides : le goust un peu plus mort & mousse que les autres, moins de santur de souffre, &, quasi pouint du tout, un peu de salure. Nous y trouvames quelques traces d’antiques bastimans. Il y a deux ou trois chetisves maisonnettes autour, pour la retraite des malades ; mais, à la vérité tout cela est fort sauvage, & ne serois d’avis d’y envoïer mes amis. Ils disent que c’est la Seigneurie qui