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Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/34

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Discours

Montaigne né vif, plein de feu, bouillant, n’étoit rien moins qu’un contemplatif ſédentaire, comme pourroient ſe le figurer ceux qui le voyent ſeulement dans ſa Librairie, occupé à composer pses Eſſais. Sa Jeuneſſe avoit été fort exercée. Les troubles & les mouvemens dont il fut témoin ſous cinq regnes qu’il avoit vu ſe ſuccéder, avant celui de Henri IV, n’avoient pas dû ralentir en lui cette activité, cette inquiétude d’eſprit (qui produit la curioſité), puiſqu’ils l’imprimoient même aux têtes les plus froides. Il avoit voyagé dans le Royaume, & ce qui vaut ſouvent mieux que les voyages, il connoiſſoit très-bien Paris et la Cour. Sa tendreſſe pour la Capitale s’épanche dans le troi-