Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/353

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le jour que nous en partimes, nous trouvames fur noftre chemin, pluſieurs barques, aïant tout leur vantre chargé d’eau douce ; la charge du bateau vaut un eſcu randue à Veniſe, & s’en ſert-on à boire ou à teindre les draps. Eftant à Chaffouſine, nous vïfmes comment à tout[1] des chevaus, qui font inceſſamment tourner une rouë, il ſe puiſe de l’eau d’un ruiſſeau & ſe verſe dans un canal, duquel canal leſdits bateaus la reçoivent, ſe preſantans audeſſous. Nous fumes tout ce jour là à Ferrare, & y vimes pluſieurs belles Egliſes, jardins & maiſons privées, & tout ce qu’on nous dît être remerquable : entre autres, aux Jéſuates, un pied de roſier qui porte fleur tous les mois de l’an, & lors meſmes[2] s’y en trouva, une qui fut donnée à M.

  1. Avec.
  2. Au mois de Novembre 1580.