Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/391

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de Saint-Emilion, assise sur une montaigne des plus hautes de toute la contrée, toutefois accessible. Ils rancontrarent que grand’messe se disoit, qu’ils ouïrent. Il y a, à un bout, un chateau où le Duc tient ses garnisons ; mais à son avis (de Montaigne) tout cela n’est guiere fort, etant ledict lieu commandé d’une part par une autre montaigne voisine de çant pas. Aus terres de ce Duc, on meintient la mémoire des François en si grande affection, qu’on ne leur en faict guiere souvenir que les larmes leur en viennent aus yeux. La guerre mesmes leur samblant plus douce avec quelque forme de liberté, que la paix qu’ils jouissent sous la tyrannie. Là, M. de Montaigne s’informant s’il n’y avoit point quelques sepulchres des François, on lui respondit qu’il y en avoit plusieurs en l’Eglise