Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/440

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nul dangier, & en est tousiours la plaie guerie en quatre ou cinq jours. Le cry de l’enfant est pareil aus nostres qu’on baptise. Soudein que cete gland est ainsi descouverte, on offre hastivemant du vin au ministre qui en met un peu à la bouche, & s’en va ainsy sucer la gland de cet enfant, toute sanglante, & rand le sang qu’il en a retiré, & incontinant reprent autant de vin jusques à trois fois. Cela faict, on lui offre, dans un petit cornet de papier, d’une poudre rouge qu’ils disent estre du sang de dragon, de quoy il sale & couvre toute cete playe, & puis enveloppe bien propremant le mambre de cet’enfant à tout des linges taillés tout exprès. Cela faict, on lui donne un verre plein de vin, lequel vin, par quelques oreisons qu’il faict, ils disent qu’il benit. Il en