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DÉMÊLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

Son Excellence m’a promis, Madame, de vous prier de vouloir bien recevoir le tout et l’envoyer sur le même vaisseau et sous les mêmes passeports que votre équipage[1]. »

C’est de cette seconde caisse qu’il s’agit en réalité. Rousseau trouvait avantage à confondre les deux envois.

Le bruit de mon histoire m’avait devancé, et en arrivant je trouvai que dans les bureaux et dans le public tout le monde était scandalisé des folies de l’ambassadeur.

Malgré cela, malgré le cri public dans Venise, malgré les preuves sans réplique que j’exhibais, je ne pus obtenir aucune justice. Loin d’avoir ni satisfaction, ni réparation, je fus même laissé à la discrétion de l’ambassadeur pour mes appointements, et cela par l’unique raison que, n’étant pas Français, je n’avais pas droit à la protection nationale, et que c’était une affaire particulière entre lui et moi.

Rousseau arriva à Paris, persuadé que ses démêlés avec son ancien maître avaient fait beaucoup de bruit dans la capitale, et qu’il n’aurait qu’à exhiber

  1. Rousseau, toujours pratique dans ses affaires, chargea aussi la comtesse de Montaigu de payer la note !