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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

rien à espérer de la République de Venise, sinon sa neutralité apparente, que le comte de Montaigu fut blamé par d’Argenson. Ainsi le reproche de Jean-Jacques tombe à faux.

Outre ces critiques d’ordre général, le ministre a pu en adresser d’autres d’une nature plus spéciale. Il est intéressant de les signaler, en même temps que les passages de la correspondance qui en forment le commentaire. Nos agents diplomatiques, on le sait, touchaient, en sus de leur traitement, des fonds secrets pour se procurer des renseignements confidentiels sur les puissances auprès desquelles ils étaient accrédités. Or le roi supprima ces fonds secrets. Cette question sera traitée à propos du rappel du comte de Montaigu.

Jean-Jacques le félicite d’autre part de s’être lié avec le marquis de Mari. Cette entente n’était point cependant indiquée à l’ambassadeur par ses instructions, bien au contraire. Le ministère semblait animé d’une sorte de défiance à l’égard de l’Espagne.

L’ambassadeur était prié d’user de la plus grande réserve vis-à-vis de l’infant don Philippe, dans le cas où il le rencontrerait à son passage en Savoie ; et si le prince lui adressait des questions indiscrètes au sujet de sa mission à Venise, il répondrait que là comme ailleurs le roi se préoccupait uniquement des intérêts de la famille royale.

Enfin le comte de Montaigu devait maintenir les Vénitiens dans la neutralité. Mais l’ambassadeur