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XII


La sagesse vulgaire nous le dit : Rien n’importe plus que de bien connaître ses amis et ses ennemis. Or, le chef naturel de nos ennemis est le chef actuel de l’Université : à deux reprises différentes, et pendant près de quatre années, il a gouverné ce grand corps ; cela suffît et au-delà pour nous le faire connaître à fond. Nous pouvons donc arrêter notre jugement sur ce que nous avons à attendre de lui ; chose d’autant plus utile que, pendant longtemps encore, il est probable que M. Villemain présidera au département de l’Instruction publique. Non seulement les chances d’un changement de ministère semblent très-éloignées, mais, en supposant même que M. le maréchal Soult et M. Guizot dussent quitter le pouvoir, il ne faudrait pas en conclure que M. Villemain dût les suivre. Reconnaissons-le : M. Villemain s’est fait une position nouvelle et forte, dans le monde politique, à nos dépens, et par la violence habile de son langage au sujet de l’éducation religieuse. Qui ne se souvient de la façon dont cet orateur était décrié, bafoué par les journaux de la gauche dans les premiers temps de son ministère ? Aujourd’hui, et depuis que le même M. Villemain a insulté les jésuites à l’Académie française, et réprimé, comme ils disent, les préten-