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Aussi la loi qui, sous prétexte de pourvoir à l’instruction secondaire, consacrerait l’exclusion de cet ordre du sein d’un pays catholique, ne serait qu’une sanction imprimée à la tyrannie de l’incrédulité. Tant qu’elle serait maintenue on verrait toujours, comme aujourd’hui, un millier d’enfants sortis des plus honnêtes familles de France, aller chercher au delà de nos frontières, à Fribourg, à Brugelette, le pain de la science, et dénoncer ainsi au ciel et à la terre les dérisions de notre prétendue liberté, et l’envieuse impuissance de notre prétendue philosophie.


XVI

Entre le projet de loi futur et celui de 1841, il n’y a qu’une différence importante à prévoir. Les protestations de la majorité de l’épiscopat au sujet des petits séminaires qu’embrassait le premier projet de M. Villemain, ces protestations dont l’effet a été si grand parce qu’elles ont été publiques, seront exaucées de la façon que je vais dire. Après avoir inséré dans la nouvelle loi les dispositions des ordonnances de 1828, destinées à interdire l’accès de ces établissements ecclésiastiques à la jeunesse laïque, on les exceptera quant à l’administration intérieure et à l’exemption de la rétribution universitaire, de l’action de la loi, pour les laisser, comme aujourd’hui,