LE FAUTEUIL, COMÉDIE EN UN ACTE, EN PROSE.
Le théatre représente l’intérieur d’une chaumière : tout doit y annoncer la plus grande indigence. D’un côté une fenêtre dont les vitres sont à moitié brisées : de l’autre un grand rideau verd, cache dans un enfoncement deux lits bien misérables, deux méchantes escabelles de bois, une table vermoulue, et à côté un fauteuil des plus gothiques. Le siége doit être très-grand et recouvert jusqu’au bas, ainsi que le dossier, d’une housse de serge rouge fanée. Sur le dossier on voit écrit les mots travaillés en laine blanche : ni vendre, ni prêter, ni donner ce fauteuil. Une paire de pistolets est suspendue contre un des murs de la pièce.
La porte doit étre située de manière qu’on apperçoive que la chaumière est comme adossée à une très-belle maison de campagne ; on doit même en voir les jardins, bosquets, parc, etc. Le seuil de la porte montre deux marches de pierre à moitié cassées.
Scène PREMIÈRE.
MÉLICOURT
GERMAIN en travaillant à son panier et regardant son maître de tems en tems. Il dort, moi je travaille ; mais travailler tout seul, sans jaser avec quelqu’un, cela ne m’amuse