Je demeure stupéfait ! et vous ne pouviez pas me dire un mot de tout cela ?
C’est à conserver ces débris d’une fortune immense, que j’ai su décider mon ami Mélicourt ; il seroit mort désespéré, s’il avoit laissé son fils dans une misère réelle, et tout le menaçoit de ce malheur, s’il n’eût écouté et suivi mes conseils. (à Mélicourt) Quant à vous, mon cher, rassurez votre ame sensible ; votre père a éprouvé beaucoup de chagrins, il est vrai, mais vous voyez qu’il n’a paru dans l’indigence, que pour essayer par ce dernier moyen, si votre cœur étoit susceptible de remords.
Ah ! mes regrets ne sont pas moins viſs.
Allons, allons, mon gendre, nous avons été tous assez tristes aujourd’hui : que la gaieté succède. Le larmoyant ne me va point du tout à moi. Faites seulement en sorte que je ne sois pas obligé de demander à Dorimon le même secret de vous conserver un reste de fortune, je ne serois peut-être pas aussi docile que votre père.
Puissiez-vous, mon cher Mélicourt, donner à vos enfans, votre conduite présente pour modèle, et leur bien persuader que du respect filial, émanent toutes les vertus sociales !