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Page:Montanclos - Le Fauteuil Comédie en un acte en prose.pdf/66

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Dormilli.

Je demeure stupéfait ! et vous ne pouviez pas me dire un mot de tout cela ?

Dorimon.

C’est à conserver ces débris d’une fortune immense, que j’ai su décider mon ami Mélicourt ; il seroit mort désespéré, s’il avoit laissé son fils dans une misère réelle, et tout le menaçoit de ce malheur, s’il n’eût écouté et suivi mes conseils. (à Mélicourt) Quant à vous, mon cher, rassurez votre ame sensible ; votre père a éprouvé beaucoup de chagrins, il est vrai, mais vous voyez qu’il n’a paru dans l’indigence, que pour essayer par ce dernier moyen, si votre cœur étoit susceptible de remords.

Mélicourt.

Ah ! mes regrets ne sont pas moins viſs.

Dormilli.

Allons, allons, mon gendre, nous avons été tous assez tristes aujourd’hui : que la gaieté succède. Le larmoyant ne me va point du tout à moi. Faites seulement en sorte que je ne sois pas obligé de demander à Dorimon le même secret de vous conserver un reste de fortune, je ne serois peut-être pas aussi docile que votre père.

Dorimon, prenant la main de Mélicourt.

Puissiez-vous, mon cher Mélicourt, donner à vos enfans, votre conduite présente pour modèle, et leur bien persuader que du respect filial, émanent toutes les vertus sociales !


FIN.



De l’Imprimerie du Journal d’Indications, rue d’Argenteuil, n. 211.