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Page:Montblanc - Le Japon, ses institutions, ses produits, ses relations avec l'Europe, 1867.pdf/21

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chargé des pleine pouvoirs du Taïshiou de Satsouma, roi des îles Liou-Kiou.

À la suite de cette conférence, il a été décidé, d’accord avec les représentants des deux gouvernements, que les produits envoyés à l’Exposition universelle de Paris par chacun d’eux figureraient sous la bannière commune de la Confédération japonaise, et seraient distingués par les armes de chacun de ces deux chefs d’États, ainsi que par l’inscription de Gouvernement du Taïkoune, pour l’un ; gouvernement du Taïshiou de Satsouma, pour l’autre.

Les résultats importants de cette conférence ont été enregistrés à Paris, et signés en triple expédition, dont une, déposée entre les mains de la commission impériale ; la deuxième remise à l’ambassadeur du Taïkoune, et l’autre à M. le comte des Cantons de Montblanc.

a. réal.

Cet article est d’autant plus saillant qu’il succédait immédiatement, dans la même colonne, à un autre article inspiré par les erreurs qui règnent encore dans la plupart des esprits, au sujet de la constitution politique du Japon.

À cette même occasion, le journal la France parle de ce fait authentique et officiellement constaté, comme étant de nature à éclaircir quelques points obscurs dans l’ordre politique de la société japonaise.

Ai-je réussi à montrer que la question n’aurait jamais dû être obscure ? J’ose l’espérer. Au moins, j’ai aujourd’hui la satisfaction de n’être plus seul à défendre la vérité, qui paraissait si fantastique lorsque je la formulai pour la première fois.

Aujourd’hui 1er mai, dans le journal la France, a paru un article remarquable « extrait d’une note de M. Mermet de Cachon, interprète officiel de Sa Majesté pour la langue japonaise. »

On y lit :

Ce que nous avons appelé jusqu’à présent l’empire japonais est, en réalité, une grande confédération de princes héréditaires, dont le Taïkoune est membre au même titre que les Taïshious ou Taïkounes (deux mots qui ont le même sens) de Satsouma, de Nagato, de Fidjène, de Kaga, etc. Le Taïkoune ou Taïshiou de Yedo faisait autrefois trembler ses voisins ; aujourd’hui les plus puissants Taïshious sont ceux de Satsouma, de Nagato et leurs alliés ; à leur tour ils intimident le Taïkoune de Yedo.

On a attribué à ce Taïkoune une certaine autorité sur les autres Daïmios, sous prétexte qu’il était seul à recevoir l’investiture du Mikado, souverain spirituel du Japon. C’est une erreur.

Tout daïmio arrivant au pouvoir reçoit l’investiture religieuse du Mikado ; le Daïmio ou Taïkoune de Yedo comme les autres, mais pas plus que les autres.