Page:Montcalm - Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes en Canada de 1756 à 1759.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

les charger de leur artillerie et de la nôtre, et travailler en même temps à combler et raser leurs fortifications. Ces diverses opérations ont occupé le 16, le 17, le 19 et le 20. Toute l’armée y a travaillé avec un zèle infatigable ; et la promptitude de cette évacuation et démolition tient ainsi en quelque sorte du prodige.

Le 21, toutes les troupes partirent marchant sur trois divisions ; les Canadiens se rendirent de suite à Montréal pour aller vaquer à leurs récoltes ; les sauvages étoient partis deux jours auparavant ; les troupes françoises arrivèrent à la baie de Niaouré le 22, et le marquis de Montcalm y fit chanter un Te Deum à la tête de ses troupes, pour remercier Dieu d’un succès au delà de toute attente. Le 23, le général partit pour Montréal avec le régiment de Béarn, la compagnie de grenadiers et un piquet du régiment de la Sarre ; le régiment de Guyenne partit le 24. Toutes ces troupes sont arrivées à Montréal le 26 et le 28 pour passer de suite au camp de Carillon. M. de Senezergues, lieutenant-colonel du régiment de la Sarre, est resté à la baie de Niaouré avec son régiment, pour, après en avoir évacué les effets du Roi, passer à Frontenac, où M. de l’Hôpital, lieutenant-colonel de Béarn, a été envoyé avec quelques détachements françois et canadiens, pour y conduire l’artillerie et une partie des prisonniers. L’un et l’autre rejoindront avec ces troupes, dès que l’on aura pu leur envoyer des bateaux, les barques et les berges angloises dont on s’est servi pour évacuer sur Frontenac, ne pouvant descendre jusques à Montréal à cause des rapides.

La situation de Chouaguen rendoit cette place une