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AVANT-PROPOS

Si le Journal de Montcalm n’est pas autographe, qui donc l’a écrit ? A-t-il été dicté par le général à un secrétaire ou à un de ses aides de camp ? A-t-il été rédigé par un de ces derniers sous les yeux du chef ? Une étude attentive du texte permettra de répondre à ces questions d’une manière à peu près satisfaisante. Mais, comme les procédés de rédaction ont pu varier suivant les époques, nous étudierons successivement les différentes parties du Journal. Faisons d’abord la remarque que les sept premières parties, sauf les passages écrits par Montcalm lui-même et signalés plus haut, sont écrites par la même main.

Les deux premières parties sont évidemment rédigées sous la dictée de Montcalm ; cela saute aux yeux, lorsqu’on voit le général s’y mettre en scène lui-même et parler en son nom propre, à la première personne. Mais qui tient la plume pour lui ? Ici l’examen du Journal ne suffit pas pour résoudre la question ; mais l’écriture peut servir de preuve, d’autant plus que dans le recueil des lettres de Montcalm au chevalier de Lévis, il y en a plusieurs simplement signées du général et écrites de la même main que les sept premières parties du Journal. Or la dernière lettre de ce recueil datée du 14 septembre 1759, le lendemain de la mort de Montcalm, reproduit la même écriture, et est signée Marcel. C’est donc le nom de celui qui écrivait sous la dictée du général. Mais ce Marcel, nous savons qui