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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

Jésuite, les malheureux restes des Acadiens errants dans les bois. On leur a fait passer des vivres par M. de la Naudière, capitaine de la colonie. Les Anglois n’ont fait aucun progrès dans cette partie. Nous leur avons fait quelques prisonniers, entre autres un capitaine d’artillerie, et on leur a pris à la fin de la campagne mille bœufs, d’où il en a fait passer la plus grande partie à l’île Saint-Jean. On a fait venir à Québec et aux environs, des familles acadiennes, auxquelles on a donné des établissements, et des sauvages malécites et micmacs, auxquels on a donné subsistance. À la fin d’août, les Anglois ont fait mine de vouloir prendre un établissement à Gaspé ; ils y ont même débarqué du monde ; mais tout aboutit de leur part à prendre deux bâtiments chargés de morue.

La Louisiane, malgré le voisinage de la petite Georgie et de la Caroline, a joui d’une grande tranquillité. M. le marquis de Vaudreuil, gouverneur général de la Nouvelle-France, n’a eu qu’à se louer du zèle des troupes et de la colonie, et n’a eu à se plaindre que des habitants du Détroit qui, mécontents de leur commandant M. Dumuys, en ont demandé la révocation d’une façon séditieuse. Ces malheureux habitants ont été plus coupables d’ignorance que de volonté, aussi sans y envoyer des troupes, un simple ordre du marquis de Vaudreuil pour venir rendre compte de leur conduite, de tenir quelques-uns d’eux dans les prisons de Montréal, a suffi pour les faire rentrer dans leur devoir et leur faire connoître une faute que les plus riches, les Jésuites mêmes du Détroit, avoient partagé avec eux, et à laquelle des ordres donnés par M. Dumuys, pendant une