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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

entrés le 30 à Québec et la Sauvage le 31. Ces vaisseaux étaient partis de Brest du 6 avril ; leur traversée ayant été plus longue, ils ont eu assez de malades.

On a eu des nouvelles de l’Île-Royale du 23 avril, il y étoit déjà arrivé trois vaisseaux frétés pour le compte du Roi. La place étoit fournie pour dix-huit mois de vivres, et des troupes bien recrutées et complétées.

Il est entré dans la rade de Québec, le 31, trois vaisseaux marchands frétés pour le compte du Roi, portant provisions, munitions et recrues.

Les Iroquois du Sault-Saint-Louis sont venus avec les dames du conseil me complimenter sur mon arrivée et en féliciter leur Père Ononthio (c’est ainsi qu’ils appellent le gouverneur général), et ils appellent le Roi Ononthio Goa. Ils m’ont fait l’honneur de me porter un collier, et je les ai assurés que j’irois chez eux leur rendre leur visite.

Les Abénaquis nous ont amené un prisonnier anglois.

Du 4 juin 1756. — On a eu des nouvelles du camp de Carillon ; les travaux y vont lentement, faute d’outils. Le détachement de trois cents hommes aux ordres de M. de la Colombière, capitaine de la colonie, n’a pu réussir, parce qu’il a été découvert ; il est rentré ayant tué une quinzaine d’hommes, rapporté trois chevelures et fait cinq prisonniers. Il n’a perdu que son interprête qui a été tué. M. de la Colombière a remarché. M. de Florimond est toujours en partis avec cent vingt hommes du côté de la rivière aux Loutres. On dit que les Anglois s’assemblent vers le fort Lydius, qu’ils doivent y être quatre mille hommes et qu’ils ont treize cents bateaux.

Les Népissings sont venus chanter la guerre, demander