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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Tu serais donc content si nous te gardions ?… Voyons, toi qui as peur des voleurs et de la police, une fois en maillot avec de belles paillettes d’or, personne ne te reconnaîtra.

— C’est vrai, dit Pépé.

Il n’avait pas envie de recommencer à passer la nuit dans une conduite à gaz.

— Je veux bien rester avec vous, dit-il.

— Gardons-le, simplement, dit Coralia.

— Pas du tout, dit Alcindor. Avant d’y entrer, je veux qu’il sache par lui-même qu’il n’y a rien de comparable au cirque Alcindor. Va voir les autres, va. Si tu crois que tu seras mieux ailleurs, ne reviens pas ; sinon, reviens ; mais, tu sais, une fois chez Alcindor, c’est pour la vie.

Et comme Pépé obéissait quoiqu’il eût autant aimé se reposer, Alcindor dit à Coralia :

— Il ne faut pas avoir l’air de le retenir. Il va faire un tour de fête, personne ne lui tendra la main, il se trouvera épeuré et seul à la chute du jour, et il reviendra tout naturellement chez nous, comme chez lui, trop heureux de nous trouver. Nous le tiendrons mieux, car si, plus tard, il voulait nous quitter, nous lui dirions que nous lui avions donné le choix. Je ne vais pas le nourrir et faire son éducation pour qu’il nous échappe.

— Sans doute, fit Coralia. Tu n’en seras pas moins bon pour lui, car tu es bon, Alcindor.

Pépé, ayant mangé et ses vêtements finissant par sécher sur son corps, à sa propre chaleur, il parcourut la fête plus gaiement. Il savait qu’il avait un gîte.