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LE CIRQUE ALCINDOR

— Tiens, Coralia, dit Alcindor, habille l’enfant et il viendra me rejoindre dans l’arène.

— Vous allez m’habiller ? demanda Pépé à Coralia.

— Oui, mon petit… Il faut me tutoyer. Dans la banque, c’est-à-dire dans notre métier, tout le monde se tutoie. Si tu disais « vous » à un camarade du cirque Alcindor, il se moquerait de toi.

— Et comment vas-tu m’habiller ? demanda Pépé, qui s’inquiétait fort du costume qu’on allait lui mettre.

— Tu vas voir.

Elle le conduisit dans la loge où les enfants s’habillaient ensemble, et elle choisit dans une malle un maillot chair avec une trousse bleue pailletée d’argent.

Elle l’en revêtit, le transforma complètement et, le conduisant devant une grande glace qui était dans la loge d’Alcindor et qui servait à toute la troupe :

— Regarde-toi, lui dit-elle.

Pépé ne se reconnaissait pas. Il s’éblouissait lui-même.

— Que je suis beau ! s’écria-t-il.

Coralia se mit à rire et le chien Moutonnet vint le flairer d’un air de satisfaction, frétillant de sa queue terminée par un pompon, devinant un brave nouveau camarade. En ce moment, Dédèle en personne n’aurait pas fait quitter le cirque à Pépé !

Gig, Pig et Rig, les trois clowns du cirque Alcindor déclarèrent que Pépé avait le corps fait pour le maillot.

— Oui, il est très gentil, dit Margarita, et comme Coralia a des enfants et que je suis fille, j’adopte Pépé.

— C’est ça, dit Coralia. Tu seras une mère pour lui.