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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

osier et de plantes vertes dans des vases de Chine. Les deux fourgons reliés ainsi contenaient, l’un une chambre à coucher en satin bleu, capitonnée, avec un cabinet de toilette, l’autre un salon jaune, une salle à manger et une petite cuisine. Tout cet appartement était étroit, exigu, mais il était arrangé avec le soin qu’on apporte à construire les vagons de chemin de fer ; il était aménagé de manière à ce qu’il ne manquât rien. Mme Alcindor pouvait avoir une servante ou une femme de chambre qui trouvait son lit prêt sous la banquette de la salle à manger. Avec des voitures comme celles-là, on eût pu entreprendre un voyage au long cours à travers l’Europe et l’Asie sans sortir de chez soi.

Margarita déposa Pépé dans le salon où bientôt Mme Alcindor vint le rejoindre.

— Hum ! dit cette brave dame, je crois que tu as besoin de prendre un bain, mon petit. Il y a longtemps que tu ne t’es pas baigné ?

— Depuis que j’ai été à la mer, à Trouville, dit Pépé.

— Je vais te donner une couverture, tu vas te rouler dedans et tu dormiras sur le canapé, veux-tu ?

— Oui, dit Pépé.

— Et demain, je t’achèterai des habits.

On se levait avec l’aurore dans le cirque Alcindor. Le patron donnait l’exemple. De bon matin les bêtes devaient être nourries, brossées, étrillées, lavées, peignées. Après les bêtes, les hommes. Alcindor tenait à la propreté de sa troupe. On mangeait la soupe à huit heures du matin, et on répétait, dans le cirque, les exercices de la journée.