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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

duquel la toile pendait, assez semblable à un gigantesque parapluie, se dressait, s’emboîtait dans un trou creusé exprès et qu’on comblait aussitôt avec de la maçonnerie tandis que de vingt côtés les cordes se tiraient, la toile se soulevait, le para­pluie se développait. Des barres de bois venaient en soutenir les arêtes, des piquets tiraient la toile qui retombait tout autour, et le cirque avait son toit et sa paroi. Il ne restait plus qu’à le meubler, à poser les banquettes, garnies de coussins pour les premières, simplement rembourrées pour les secondes et en bois pour les troisièmes. En quatre heures, le cirque était entièrement installé et on y pouvait jouer.

Mais il fallait attendre l’ouverture de la fête. Les voitures du cirque se parquaient, celles qui servaient au logement contre le cirque, les autres plus loin. Le cours de Vincennes, large, mal bâti, désert, poussiéreux, se garnissait comme par enchantement des baraques les plus diverses, baraques que Pépé avait déjà vues à la fête de Montmartre et qui reparais­saient là comme elles allaient reparaître sur tous les champs de foire, d’une fête à l’autre. Ce qui tenait du prodige, c’était la rapidité avec laquelle elles s’installaient et couvraient de chaque côté les deux larges trottoirs de l’avenue, l’égayant des multiples couleurs des toiles en façades, toiles qui enthousias­maient Pépé et dont il essayait de reproduire le dessin.

— Il faudra que je lui achète une boîte pour peindre, à cet enfant, disait Mme Alcindor. Tu entends, Pépé, si tu es sage, tu auras une boîte à couleurs pour tes étrennes.

— Alors, dit Pépé, je pourrai faire ce qu’il y a sur les toiles de nos camarades ?