l’exercice terminé, s’asseoir à côté de son ami Moutonnet et dessiner.
Quand, au jour de l’An, Mme Alcindor lui fit cadeau d’une boîte de couleurs, il ne se posséda pas de joie. À partir de ce moment, il ne connut plus personne. Sa vie se renferma entre son trapèze et sa boîte en compagnie de son compère Moutonnet. Il peignit, cherchant lui-même ses combinaisons de couleurs, trouvant, progressant.
— Je t’assure, disait Mme Alcindor à son mari, que cet enfant a le génie du dessin et de la peinture.
— Heureusement, disait Alcindor, qu’il a aussi des muscles d’acier et le génie du trapèze. D’ici à deux ans, Gig en est sûr comme moi, Pépé sera l’émule de Léotard, il le surpassera, et tu verras s’il nous fait gagner de l’argent !
— Certainement, il attirera du monde ; mais cela n’empêche pas de le laisser peindre. Il fera peut-être un jour nos portraits, et puis les peintres, on les décore.
— Je ne m’y oppose pas, au contraire.
L’année suivante, Pépé était encore le compère de Moutonnet, mais on avait ajouté quelques exercices à son répertoire. Le brave caniche sautait à travers des cercles en papier et à travers des cerceaux enflammés, et Pépé à sa suite.
De plus, quand Gig, Rig et Pig faisaient la pyramide, Pépé grimpait sur le clown le plus haut et agitait le drapeau français.
Alcindor avait eu l’idée d’ajouter à son spectacle une tombola qui ne lui coûtait pas cher et qui amusait énormément les spectateurs.
Margarita, Coralia, Mametta, Luisa distribuaient des cartons