grand et les trapèzes plus éloignés, des trapèzes neufs dont la barre était garnie à chaque bout de lourdes boules de cuivre destinées à rectifier leur mouvement.
La distance à franchir était effectivement plus grande que dans le manège de la maison de l’hivernage ; il devait aller d’un bout du cirque à l’autre, par-dessus la tête des spectateurs. Au lieu de deux trapèzes, il y en avait trois, et ils étaient plus élevés au-dessus du sol. L’arc de cercle qu’ils décrivaient était plus long.
Gig, très grave, tenait le premier trapèze.
— Miousic ! cria Rig.
Pépé était sur sa plate-forme, il passait de la sciure sous ses souliers et dans ses mains afin de les avoir secs.
— Héhop ! fit-il.
Gig lui lança le premier trapèze que Pépé attrapa.
Gig courut au deuxième trapèze.
Aussitôt Pépé s’élança et balança deux ou trois fois son trapèze dans de longues oscillations de pendule, jusqu’à le faire toucher à l’armature de fer qui les attachait au faîte de la tente.
Le public faisait silence ; on eût entendu une mouche.
Pépé glissa, la tête en bas, retenu par les jarrets à la barre du trapèze.
Un frémissement passa dans les spectateurs.
— Héhop ! fit Pépé.
Gig lança le deuxième trapèze et alla au troisième qu’il lança immédiatement, tandis qu’Alcindor suivait anxieux le début de Pépé.