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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Ils réunirent leurs cotisations et firent faire à Moutonnet un beau collier en argent.

Pépé eut bien du plaisir à voir récompenser son bon ami Moutonnet, mais ce qui le toucha davantage, c’est qu’ayant été voir Mlle Colette avec Mme Alcindor et lui ayant raconté qu’il avait été enlevé par des voleurs, la jeune fille s’écria avec un accent qui venait du cœur et en prenant les mains de Pépé :

— Oh ! que je suis heureuse que vous soyez sauf !

— Tiens, tiens, dit Mme Alcindor qui remarqua l’accent de sa fille, il ne faut pas que j’amène Pépé trop souvent, d’autant plus qu’ils grandissent, ces enfants-là.

— Qu’elle est jolie ! qu’elle est jolie, Mlle Colette ! s’écria Pépé quand ils sortirent de la pension.

— Oui, elle est bien jolie, mignonne à croquer, dit Mme Al­cindor ; mais, mon pauvre petit Pépé, il ne faut pas que tu la revoies.

— Pourquoi donc, madame ?

— Parce que tu serais capable de l’aimer et que tu ne peux pas l’épouser.

— Pourquoi ne l’épouserais-je pas ? demanda Pépé naïve­ment.

— Hé bien, dit Mme Alcindor, comme tu es un brave enfant, je vais te parler franchement, mais à une condition : tu ne répéteras jamais à personne ce que je t’aurai dit et tu auras soin que mon mari ne s’aperçoive pas que je t’ai fait des confidences.

— Oh ! je vous jure de taire ce que vous me direz.