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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Alcindor ne serait pas satisfait de te voir partir. Continue à apprendre le dessin.

— C’est ce que je fais ; mais dites-moi si je dois exécuter ces commandes ?

— Pourquoi ne les exécuterais-tu pas ?

— À moi seul ! Tout ça ! Il m’en faudrait du temps !

— Il faut prendre des aides.

— J’y songeais ; mais alors c’est une affaire que j’entreprends, je monte une industrie.

— Et je vais te faire construire un atelier.

— Un atelier ? pour moi ?

— Sans doute, pour toi. Nous pouvons bien nous livrer à cette dépense pour te faire plaisir.

— Je sais que vous êtes bons.

— Nous avons un terrain à Montmartre d’où on a une vue de toute beauté sur la plaine Saint-Denis. Je vais te faire construire là un grand atelier qui s’éclairera au nord tout naturellement, et c’est, je crois, ce qu’il faut. Tu comprends qu’il est impossible d’installer des ouvriers dans notre manège ; ils nous gêneraient et ne pourraient travailler. Quand tu étais seul et que tu t’amusais à peinturlurer, tu étais chez toi au milieu des artistes de la troupe ; pour faire un travail sérieux et prolongé il faut être chez soi. Je vais te mettre chez toi.

Elle parla à son mari de la nécessité d’installer Pépé.

— Tu vas tant faire qu’il quittera le cirque, dit Alcindor.

— Si c’est pour devenir un grand peintre ?

— Tu rêves ! En voilà un métier ! peintre ! Un beau garçon comme lui qu’on ne verrait plus qu’avec des pantalons !