Page:Monteil - Histoire du célèbre Pépé, 1891.pdf/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
L’ATELIER CABRION

— Certainement, messieurs, dit Cabrion ; les costumes m’avaient été envoyés par Mirza-Abul-Khan, ministre du Shah…

— Miâou…

— Miâou…

Le miaulement devint général. De tous côtés on imita le chat « Miâ, Miâou, pfut ! plut ! » Quand Cabrion regardait l’un, l’autre partait, on se répondait, les modèles s’asseyaient pour rire plus à leur aise, on grattait avec l’ongle derrière les toiles pour imiter le bruit du chat aiguisant ses griffes ; il n’y avait plus moyen de s’entendre et encore moins de travailler.

Je reviendrai quand le calme sera rétabli, s’écria Cabrion.

Il prit son chapeau et sortit.

Aussitôt, les élèves rangèrent leurs toiles contre la muraille, et, dans l’espace demeuré vide, ils se mirent à danser et à jouer à saute-mouton.

— Colle-toi le premier, dirent-ils à Pépé.

Pépé prêta son dos de bonne grâce.

— On va t’en donner, dit Boursotte.

Et ils sautèrent par-dessus Pépé, Cocardasse lui donnant un vigoureux coup d’éperon, Benon lui prenant la tête, Boursotte le plombant.

— Quand tu vas t’y coller à ton tour, pensa Pépé en recevant un nouveau coup d’éperon de Cocardasse, tu vas voir ce que vaut Pépé.

Et quand Cocardasse y fut, Pépé sauta à pieds joints sur son dos et le fit s’étaler de toute sa longueur.

— Ce n’est pas de jeu, dit Cocardasse en se frottant les reins.