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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

ne s’habituerait peut-être pas à ne plus dresser ses chevaux, à ne plus paraître en public, à ne plus être applaudi quand il monte Zéphyrin ? Plus nous y réfléchissons, plus nous répugnons à cesser l’exercice de notre art. Il faut donc marier bientôt Colette. Alcindor se demande quel mari elle rencontrera ; moi, je ne lui parle pas de Pépé, mais je voudrais que Pépé eût déjà quitté le service militaire.

— Je vais redoubler d’ardeur au travail, dit Pépé.

— Alcindor déclare que tu dois venir plus souvent t’exercer, que tu vas perdre ta souplesse. Je ne lui dis pas que tu vas quitter le cirque, car je pense que tu devras faire encore la campagne de cet été.

— Je la ferai avec plaisir, dit Pépé, qui, sans s’en rendre compte, éprouvait aussi une certaine angoisse à l’idée de ne plus paraître en maillot devant le public dont il était idolâtré.

En attendant l’été, il continua à travailler avec persévérance et fit des progrès si remarquables que le professeur Ratabise le donnait en exemple aux autres élèves.

— Voyez-vous, disait-il, comme il est visible, à cette heure, qu’il connaît le célèbre écorché de Ratabise. Est-ce construit ce nu-là !

Le professeur de français n’était pas moins satisfait.

Il fallait mettre Pépé en mesure de faire figure dans le monde des artistes et de se trouver à la hauteur de ce qu’on exigerait de lui quand il serait au régiment.

— Nous arriverons, disait le professeur, mais ne vous relâchez pas.

Pas une minute n’était distraite du double labeur de Pépé.