Page:Monteil - Histoire du célèbre Pépé, 1891.pdf/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
266
HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

un hochet d’une main, un biberon de l’autre main, et sous ses bras des fleurs.

Le gros bébé s’arrêta devant le grand-chef et lui chanta :

Grand prix de Rome, aujourd’hui, c’est ta fête,
Maman m’a dit que tu n’y serais pas,
Mais j’ai des fleurs pour couronner ta tête
Un doux baiser pour arrêter tes pas.

Et le bébé passa au grand-chef une couronne immense de coquelicots d’un rouge étonnant qui lui tomba sur les épaules.

« Zim boum boum ! Zim boum boum ! Zim boum boum ! Zim ! » fit la musique.

— Merci ! dit le grand-chef des Îles-Désertes. Donnez-vous donc la peine de vous asseoir.

Deux élèves arrivèrent à la fois, l’un déguisé en mouche et l’autre en papillon. Ils étaient rutilants de bleu, de rose et d’or l’un et l’autre.

À leur suite on entendit crier :

— Oh ! ramonia la chemina du haut en bas !

— Il n’y a pas de cheminée dans mon île, dit le grand-chef, car pour qu’il y ait une cheminée, il faut une maison et pour qu’il y ait une maison, il faut un habitant. S’il n’y a pas d’habitant il n’y a pas de maison ; n’ayant pas de maison il ne se trouve pas de cheminée, pourquoi donc un ramoneur ?

— C’est pour embrasser le monde ! dit le ramoneur.

Il était noir d’une épaisse couche de fusain et il s’approchait des camarades ; ceux-ci le fuyaient en poussant des cris d’effroi. Il en voulait particulièrement au capitaine des pompiers qui tira son sabre pour se défendre.