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AU RÉGIMENT

— En attendant, quatre jours de salle de police à chacun de vous, pour vous apprendre.

La salle de police était une grande salle mal éclairée, le long du mur de laquelle on voyait un lit de camp, c’est-à-dire des planches légèrement inclinées, absolument nues et fort malpropres.

On enferma dans cette pièce Édouard et Pépé. Ils s’y trouvèrent avec cinq soldats qui y étaient depuis trois semaines pour être arrivés en retard à l’appel et avoir cherché à s’excuser.

— Il ne fait pas bon ici, dit un des dragons, les nuits sont fraîches et on ne nous donne pas seulement une couverture. Ce n’est cependant pas le pain et l’eau que nous avons qui peuvent nous réchauffer.

Pépé et Édouard se promenaient de long en large.

— Quatre jours à s’ennuyer, dit Pépé, ce n’est pas la mer à boire.

— Qu’est-ce que nous pourrions faire pour nous distraire ? demanda Édouard.

La salle de police avait un mur blanc qui tirait l’œil à Pépé.

— Tu vas voir, dit-il.

Il sortit un crayon de sa poche et commença à esquisser la charge du lieutenant. Tout en faisant cette charge, il disait :

— C’est égal ! je ne me serais pas figuré que le métier militaire consistât à ramasser le crottin de cheval comme des pierres précieuses.

— C’est idiot ! fit Édouard, et s’il n’y avait la guerre !…

Les deux jeunes gens, sur le pied d’égalité parfaite que