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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— C’est très bien, s’écria Édouard :

Le régiment, musique en tête,
Défile dans la ville, au pas,
Il est superbe, les soldats
Ont tous un petit air de fête.
Le régiment défile au pas.

Le maréchal des logis, en revenant les chercher pour faire la corvée, remarqua le dessin et il en devint tout pâle.

— Vous avez sali un mur qui venait d’être recrépi ! fit-il.

Et il alla avertir le lieutenant.

Celui-ci arriva, son monocle dans l’œil, sa cravache sous le bras. Il regarda le mur en fronçant les sourcils.

— Quel est celui de vous qui s’est permis de faire la charge de ses supérieurs ? demanda-t-il.

— C’est moi, répondit Pépé.

— Vous avez un mois de salle de police, pour vous apprendre.

Et le lieutenant avertit son capitaine qui avertit son commandant qui avertit son colonel.

Heureusement, le colonel n’était pas de la même pâte que le lieutenant ; c’était un brave fils de paysans, engagé volontaire à dix-huit ans, qui avait conquis ses grades à la force du poignet et par dix blessures reçues sur le champ de bataille. Il était plein de sens et d’humeur gaie.

Quand il vit sa charge, il éclata de rire, et promenant ses yeux sur le reste du régiment, son rire redoubla.

— J’ai infligé à l’auteur un mois de salle de police, dit le lieutenant.

— Pourquoi donc ça, lieutenant ? Est-ce que ce n’est pas